Hier soir sommes allés voir le documentaire « Human Flow » de Ai Wei Wei, artiste chinois. Ce n’est pas de la fiction, c’est du vrai, du réel. Nous avons de la chance à Salies d’avoir ce petit cinéma et pour ses choix de films.
Ai Wei Wei s’est promené sur la terre, celle des camps de réfugiés, de ces millions d’hommes et de femmes et enfants: Liban, Calais, Lesbos, Italie, Jordanie, Irak, Mexique etc.
Il montre les foules qui avancent, les ferries qui déversent de leurs bouches ou de leurs ventres énormes des marées humaines, baluchons sur le dos,
enfants en larmes, enfants qui jouent. Il montre des vues des camps, tentes blanches à perte de vue. Il montre des sentiers emplis de marcheurs chargés. Il montre des visages, des visages de toutes les couleurs, fermés, interrogateurs et dignes. Très dignes.
Il montre comment la police de notre pays « droit de l’homme » dit-on, a brûlé un camp à Calais…
Je n’oublierai jamais ces prises de vue sur ces flots humains qui avancent envers et contre tout, devant les barbelés, les armes, les chiens. Ils avancent.
La force est telle que l’on sait à ce moment là que ceux qui ont quitté leurs pays continueront d’avancer et nous n’y pourrons rien même avec nos fusils.
Parce que l’histoire de l’humanité est faite de ces mouvements, parce que si on meurt de torture, de faim, ou qu’importe on va chercher un ailleurs. Il est ainsi l’humain. Dans le film on sent cette puissance.
C’est un immense film pour remettre nos pendules à l’heure juste,celle de la terre des humains. Il n’y a ni place ni temps pour le racisme et les haines.
Ai Wei Wei ne dit rien ou si peu. Il est lui et je ne saurai dire pourquoi il devient la lumière et un espoir. Il marche inlassablement.
Ce matin à la radio j’entendais qu’Orange donne un petit coup de main à la terrible dictature de Kabila au Congo (RDC) pour que le moindre petit soupçon de démocratie ne s’installe surtout pas …………………..
Il y a encore une séance de « Human Flow » dans notre cher cinéma de Salies… Allez le voir où qu’il soit…
Sylvie