Les principes fondateurs
Résultat de la convergence de plusieurs mouvements, le terme « habitat participatif » est apparu lors des 1ères Rencontres Nationales à Strasbourg en 2010. Depuis, plusieurs documents de référence* donnent un contenu plus précis à la démarche qui peut se résumer en deux principes fondateurs :
- Les futurs habitants se réunissent pour définir ensemble un cadre de vie et ils participent activement à la programmation et à la conception.
- Ensemble, ils constituent un nouvel acteur en capacité de prendre des décisions et de négocier avec les différents intervenants.
Une innovation en rupture avec des pratiques conventionnelles
La présence des habitants dans le processus de la construction de logements collectifs apporte des changements substantiels pour tous les autres acteurs. De plus, changer les habitudes n’est jamais une chose facile. Or, cet effort est indispensable pour répondre aux enjeux que pose l’habitat participatif. Les citoyens quittent la posture confortable du consommateur pour devenir collectivement des acteurs responsables; les collectivités traitent directement avec des citoyens compétents en tant qu’opérateurs immobiliers; les architectes inventent de nouvelles méthodes de programmation et de conception participatives… La liste des innovations est longue.
Le résultat en vaut la peine et c’est certainement par l’évolution intérieure des participants et par les nouvelles pratiques de la coopération au quotidien que nous pourrons mesurer l’impact du changement.
De l’expérimentation à la diffusion
Aujourd’hui se pose l’enjeu du changement d’échelle. Comment rendre accessible cette nouvelle façon de « faire et vivre ensemble » au plus grand nombre ? Le rôle déterminant des professionnels et des collectivités dans la démocratisation de l’habitat participatif est incontestable. Ils créent les opportunités et accompagnent les projets. Mais cette nouvelle responsabilité , ainsi que la volonté d’agir sur la quantité, ne doivent pas sacrifier les dimensions innovantes ou « déshabiller » le rôle des habitants. Se pose alors la question des limites. A partir de quand un projet glisse de l’habitat participatif vers un produit individuel amélioré ou une opération de logement social classique avec une dose de participation ?
En absence d’un catalogue de critères objectifs il est impossible de répondre à cette question. Au contraire les acteurs, y compris les citoyens, refusent l’idée d’une « normalisation » de l’habitat participatif qui empêcherait toute nouvelle évolution et toute la créativité que ces projets génèrent.
Vers un référentiel !?
Au cœur de cette tension, entre la volonté de multiplier les opérations et celle de sauvegarder les acquis innovants de l’habitat participatif, Hab-Fab propose à tous l’élaboration d’une liste de sujets et d’actions qui incarnent très concrètement les particularités de l’habitat participatif.
- Quand et comment les habitants interviennent dans la programmation et la conception des immeubles ?
- Comment s’organisent-ils pour devenir un acteur collectif en capacité d’agir ?
Le résultat devrait permettre à chacun, s’il le souhaite, d’évaluer le degrée d’innovation d’un ou de son projet. En revanche, cette évaluation ne doit pas donner lieu à un système de classement. Il ne s’agit pas de construire un label ou une norme.
Hab-Fab propose donc d’aborder ce travail comme une démarche de qualité permettant à chacun d’identifier ses zones de force ou de faiblesse afin d’engager des actions d’amélioration.
Le chantier est lancé. Vous habiter dans la région Languedoc-Roussillon et vous souhaitez participer à la réflexion? Prenez contact avec nous.
* Livre Blanc du mouvement citoyen de l’habitat participatif (2011)
La charte du réseau des collectivités pour l’habitat participatif (2012)
La loi ALUR (2014)
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