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Interview Marianne et Jean-Paul Grange

Comment  et quand avez vous découvert la transition ?

J’ai découvert le concept des villes en transition dans la revue SILENCE de février 2009. J’en ai ensuite parlé autour de moi de façon informelle, notamment au sein de l’AMAP de Sucy.

Comment votre initiative a-t-elle démarré et évolué ?

Après avoir consulté les sites sur la Transition et constitué un dossier, j’ai organisé une réunion de présentation à quelques amis en novembre 2009. En janvier 2010, suite à une réunion de présentation du concept au sein de l’AMAP de Sucy, nous avons achevé la constitution le comité de pilotage. Ce groupe comprend actuellement 4 membres et 4 personnes ressources.
En avril 2010, nous avons été invités à faire notre première présentation publique par l’association environnementaliste locale, SNE ; une quarantaine de personnes étaient présentes. En mai 2010, réunion avec des porteurs potentiels de projets plus concrets.

En septembre dernier, après notre participation à la fête locale des associations, les premiers ateliers thématiques ont été lancés : la création d’un verger communautaire, la diminution de notre consommation de viande.  Des ateliers « compostage » et « eau » sont en cours de lancement. De nouveaux événements tels que la projection de « In Transition » avec Colibris sont en cours de préparation. L’embauche d’une personne en contrat aidé, ancienne stagiaire de Colibris, est à l’étude. Enfin, nous sommes partie prenante dans le projet de création d’une centrale d’achat local initiée par Sucy Nature Environnement.

Avez vous étudié les étapes et principes de la transition et comment ?

Nous avons étudié les principes et étapes des initiatives de transition au moyen des documents trouvés sur internet (site villesentransition.net, wikipédia, les sites spécifiques des VeT existantes, plus particulièrement celui de Trièves en Transition) et des livres rédigés par le réseau anglais (handbook, time line, local food). Les échanges au sein du forum Objectif Résilience ont aussi grandement aidé.

Que donneriez vous comme conseil pour les gens qui veulent commencer une initiative de transition ?

Les membres d’un comité de pilotage initial devront bien s’imprégner des principes de base des initiatives de transition, pour créer un fondement solide à leur réflexion commune. Le travail étant ,surtout au début, très intense, sans être vraiment (encore) visible à l’extérieur, ceci peut créer des frustrations et des baisses de motivation, un échange régulier est nécessaire sur notre ressenti et notre vécu (à Sucy, nous avons instauré un « café transition » le samedi matin dans un bar de la ville, dans lequel nous nous réunissons de façon informelle) pour garder intacte la motivation. Par ailleurs, il faudrait ne pas faire l’impasse sur une réflexion autour du fonctionnement, la méthodologie du comité de pilotage et une planification concrète des actions à court, moyen et long terme. A Sucy, nous avons au départ navigué « à vu » et travaillé plutôt dans l’urgence, ce qui s’est avéré un peu pénalisant par la suite.

Quel est le meilleur aspect de transition pour vous ?

Le concept des territoires en transition permet à chacun, en fonction de ce qu’il est, de participer, d’y trouver sa place, de nos enfants à nos anciens. Il ne s’agit pas d’une « association écolo en plus », mais de la création d’une dynamique qui se veut rassembleur, fédératrice, ce qui est novateur et offre une grande liberté. Enfin, la transition insiste sur une vision positive de l’avenir, malgré les défis auxquels nous aurons à faire face, et les mutations sociétales que nous vivons et qui peuvent faire peur; la Transition vise l’action pour prendre notre destin en mains et sortir ainsi de notre positionnement d’angoissé et de « râleur » passif qui attend le salut des autres…