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Interview avec Danielle Grunberg

Interview avec Danielle Grunberg

Pourquoi es-tu revenue en France ?

Je suis revenue par ce que la France me manquait. Finalement je suis Française de cœur et d’âme.

Quelles sont les différences entre les projets de la Transition en Angleterre et en France?

D’abord ici, en France il y a beaucoup de projets sur l’agriculture et particulièrement le bio. En Grande-Bretagne, c’est bien plus difficile puisque, en gros, l’agriculture c’est l’usine chimique. La démarche « local et bio » apparaît, mais pour les groupes de Transition ce n’est pas toujours facile. Par ailleurs il y a pas mal de projets sur le transport et en Écosse en particulier des projets de réduction des émissions de carbone, financés en partie par le gouvernement.

Il faut aussi comprendre les différences culturelles entre les deux pays. J’ai été active pendant trois ans dans un groupe en Ecosse et j’ai vu que dans les groupes écossais, on discute moins et on agit plus facilement qu’en France. Pendant mes « tournées » en France en tant qu’ambassadrice de Transition, j’ai redécouvert l’art français et le plaisir de la discussion plus philosophique.

Passer à l’action est souvent plus difficile. J’avoue qu’il y a un peu plus d’un an, certains d’entre nous étions impatients. Mais à présent sans aucun doute, les groupes en France s’épanouissent. C’est une merveille !


Tu as un projet en France. Peux-tu l’expliquer ?

En bref, c’est une ferme pilote dans l’esprit de la Transition (dans le Sud-est). D’une part, ce centre auto-suffisant en énergie et en nourriture sera un lieu de travail et de ressourcement pour les groupes de Transition. D’autre part, les communautés locales seront impliquées : sensibilisation de la population, vergers collectifs, moyens de transport, réduction de carbone et la création d’un Plan d’action pour la descente énergétique.

As-tu des bons conseils à donner aux gens qui veulent lancer une initiative de Transition ?

La Transition commence à la maison !

Regarde autour de toi. Ton appartement. Ta maison. Ton jardin. Même si tu a seulement un tout petit balcon tu peux cultiver des légumes, des herbes aromatiques. Tout ces beaux boulevards dans les villes.

Il faut les ré-étudier. Et n’oublie pas qu’il y a toujours le « Jardinage-Guérilla » ! Il faut commencer à parler aux voisins. Faire des choses ensemble. Par exemple le compostage dans les appartements, etc.

C’est vraiment les choses pratiques, au début… on discute après.

En France il y a des régions où on trouve déjà des marchés de petits producteurs, des AMAP, les associations participatives et solidaires, des monnaies locales, des SEL (système d’échange local). Pourquoi est-ce nécessaire de créer un groupe de Transition ? Parce que la Transition est établie d’une manière horizontale et de bas en haut, en travaillant avec tous les groupes existants. En même temps, c’est clair qu’il y a des groupes qui trouvent cela difficile. Mais c’est sûrement la relocalisation qui compte et pas les grandes manifestations d’autrefois.  Il faut regarder les choses en face. Nous avons devant nous le plus grand défi dans l’histoire du monde – pic pétrolier, changement climatique et crise économique, il est urgent de travailler ensemble localement.

Merci, Danielle

Vous pouvez contacter Danielle Grunberg par émail ou voir son  blog

interview réalisée dans les Alpes-Maritimes

Danielle Grünberg – Ambassadrice Transition Towns par cocipe