N°41 – 2015S4
Toujours beaucoup d’imprévus bien prévisibles, quand on comprend les intentions qui sous-tendent les politiques imposées par notre establishment. On est rarement « déçu en bien », comme on dit entre Suisse et Rhône, mais il y a quelquefois des grains de sable qui font plaisir.
Suite à un problème de diffusion, quelques centaines d’entre vous n’ont pas reçu la Revue de Presse Biodégradable n°40. Pour ceux qui auraient de l’intérêt à la consulter (la biodégradation ayant encore faiblement exercé ses ravages), nous vous rappelons que vous pouvez la retrouver en ligne ici. (lien cliquable)
AREVA débouté de son action en justice contre Stéphane Lhomme, de l’Observatoire du Nucléaire. (lien cliquable)Quelques médias ont relayé cette information, se contentant pour la plupart de citer la dépêche AFP. « Le Monde » n’indique pas dans son titre de quoi il s’agit : Stéphane Lhomme accusait AREVA de corruption au profit du président du Niger, un de ses anciens collaborateurs. AREVA l’a attaqué en diffamation. Après dix-huit mois de péripéties judiciaires et quelques éléments nouveaux indiscutables, le juge en appel n’a pas pu confirmer l’arrêt de son collègue de première instance : il n’y a donc pas diffamation, et on peut comprendre qu’AREVA, en l’occurrence, pratique bien la corruption. Dans d’autres pays, cela tombe sous le coup de la loi ; pas chez nous, ou plutôt, pas pour tout le monde : AREVA, c’est un des bastions du pouvoir, avec nos sous…
Le démenti des allégations de la ministre, (lien cliquable) qui, comme toute la presse et nos « élites », répète encore et toujours que l’Allemagne compense sa sortie du nucléaire par un recours accru au charbon. Nous y revenons, avec le magazine anglais « The Economist », parce que notre establishment tend à penser qu’un bobard inlassablement matraqué dans les médias et les déclarations officielles réussira à effacer la réalité. La consommation de charbon a baissé en Allemagne de 15% en 25 ans, et même s’il reste encore bien à faire, ne doutons pas qu’ils y arriveront, parce que le charbon est aussi mauvais pour eux que pour les autres… comme le nucléaire.
Et voilà les Autrichiens qui s’y mettent. (lien cliquable) Une nouvelle dont nous avons déjà parlé, mais à laquelle la presse française n’a guère fait écho : l’Autriche attaque au niveau européen le contrat garantissant sur 35 ans les prix de vente de l’électricité qui serait produite par la centrale de Hinckley Point, en Angleterre, projet phare d’EDF Energy, forte de l’expérience de l’EPR de Flamanville. Cet accord a été entériné par la commission européenne, mais ce sont des pratiques carrément anticoncurrentielles, contraires aux règles européennes. Compte tenu des récentes fluctuations de change, c’est aujourd’hui un prix garanti de 120 Euros par MWh, quand la plus grande partie de l’éolien terrestre britannique est à la moitié… et le vent ne coûtera pas plus cher dans vingt ans qu’aujourd’hui.
Plus près de chez nous, à Pontivy… (lien cliquable) pas de centrale solaire. L’absurde système d’appels d’offres mis en place par le gouvernement bloque toute installation photovoltaïque de quelque ampleur dans les zones septentrionales de notre pays. Ils sont absurdement mis en concurrence avec des zones géographiques lointaines, plus ensoleillées. On notera, répétons-le encore, que ces appels d’offres aboutissent néanmoins à des prix d’achat du kWh supérieurs de 2 cEuros par kWh (+15%) à ceux imposés par les tarifs d’obligation d’achat pour des puissances inférieures. Et surtout, les parcs PV sont le complément indispensable des parcs éoliens, nombreux en Bretagne, si on veut parvenir à limiter les effets de l’intermittence en jouant sur la complémentarité des sources. Mais l’objectif est sans doute de justement ne pas y parvenir, pour décréter que les énergies renouvelables, ça ne marche pas ! (une puce dont on a coupé cinq pattes devient sourde, c’est bien connu.)
Et la cerise sur le gâteau : la nouvelle majorité de droite au sénat rétablit les ZDE (zones de développement éolien)(lien cliquable) Il fallait oser, mais ils sont très offensifs. Ils veulent rétablir leurs bonnes trouvailles post Grenelle, concoctées par Patrick Ollier. Voilà qui augure bien mal de l’avenir, parce qu’il y a gros à parier que le compromis parlementaire gauche/droite se fasse comme ça sur le dos des énergies renouvelables. Gauche, droite, gauche, droite : plus on avance et plus on reste sur place, comme sur la scène du théatre.
Rédaction : Marc Théry
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