Les 3 points mobilisateurs des 2 500 signataires de la pétition « un poumon pour nos poumons » en vue d’implanter une forêt urbaine sur le site Busso, sont :
1 ) La Densité
Le Pré Saint-Gervais est la troisième ville la plus dense de France et, avec moins de 2 m2 d’espaces verts par habitant, l’une les plus démunies d’Europe.
Située dans une cuvette polluée et très minéralisée, le ville a besoin de véritable îlot de respiration et de fraicheur lors de canicule
En page 140 du PLU il est rappelé que :
L’effet d’îlot de chaleur est engendré par la ville, sa morphologie, ses matériaux, ses conditions naturelles, climatiques et météorologiques, ses activités….
Enfin, la ville possède moins de moyens de rafraîchissement naturels que la campagne. La végétation et l’eau ont un important pouvoir de rafraîchissement de l’air grâce à l’évaporation et l’évapotranspiration. Or, elles sont beaucoup moins présentes en ville, d’autant plus que les eaux de pluies sont directement évacuées dans les canalisations.
2) La Santé publique
Conséquences des dernières observations d’Airparif – hyper-pollution toute l’année de part et d’autre du périphérique sur sa partie bordant le Pré – nombreuses sont les mères de famille qui connaissent des problèmes d’asthme pour leurs enfants ou pour elles-mêmes.
Des signataires ont manifesté leur désir de quitter la ville plutôt que d’abîmer la santé de leurs enfants.
3) L’accessibilité aux logements sociaux
Bien que la ville puisse s’enorgueillir d’un parc de logements sociaux de 48 % supérieur à la moyenne, ceux-ci restent inaccessibles aux foyers aux revenus modestes et même aux foyers aux revenus moyens.
Un programme de 110 logements ne laisse à la municipalité que 7 logements à attribuer à des gervaisen·ne·s ( 20 % de 30 % de logements sociaux sur 110 logements).
Les 103 autres reviendront à des particuliers aisés ou à des bailleurs sociaux.
À ces points exprimés par les signataires de la pétition, il convient d’en rappeler trois autres :
4) Des inégalités de constructibilité entre les villes
Toutes les villes ne disposent pas du même potentiel de terrains vacants pour construire. Hormis la friche Busso, dernière espace disponible pour un poumon vert au Pré, la ville ne dispose d’aucun terrain libre (on ne fait que détruire des pavillons pour reconstruire du neuf). Aussi est-il stupide et injuste que le SDRIF impose les mêmes obligations de construction à toutes les villes du département.
5) Un fort « potentiel » de logements insalubres
Pauvre en friches ou terrains libres, la ville dispose encore d’un parc important de logements insalubres, susceptibles de répondre aux obligations de la SDRIF.
6) La responsabilité devant l’Histoire
Toutes les études concordent pour affirmer la nécessité d’agir très vite pour freiner, autant que faire se peut, les effets de la crise climatique.
De + 5° en 2100 il y a 5 ans, les prévisions sont à + 7° selon le GIEC. L’implantation massive de forêts est l’une des solutions les plus efficaces et les moins coûteuses pour capter le CO2 à l’échelle de la planète. Un proverbe béninois dit « Qui a planté un arbre n’a pas vécu inutilement ». Il reviendra à ceux qui, à l’échelle de leur commune, ne font rien pour en faciliter l’avènement de se justifier auprès de leurs enfants, petits-enfants et de leurs proches, sinon un jour peut-être devant la justice… car nous sommes en sursis.