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Friche Busso: lettre au maire: Une cité-forêt au Pré Saint-Gervais c’est possible….

FRICHE BUSSO : LETTRE AU MAIRE

Une Cité-Forêt au Pré !

PRÉAMBULE

Monsieur le Maire,
Avant de vous remettre nos demandes sur le projet Busso (cf. ci-après), il nous importait de lever tout malentendu suite à la dernière concertation en vous précisant qui nous étions et ce qui nous anime.
Comme vous, nous sommes très attachés aux valeurs de justice sociale, c’est au fond, ce qui fédère notre association marquée par la diversité des parcours de ses membres, la plupart enfants d’ouvriers, de paysans ou de petite et de classe moyenne.
Certains ont connu des passages dans les « cités de transit », les bidonvilles ou les garnis dans les interstices des périphéries urbaines et de grands ensembles dégradés.Pour d’autres, c’est le passage de la campagne vers la ville avec toutes les blessures liées aux frottements des rencontres culturelles : culture de classe, culture avec d’autres venus d’ailleurs pour faire grandir nos territoires.
Cette histoire est la force de notre département et de notre ville. C’est aussi celle de notre association.
Forts de la riche expérience de leur relation au monde, tous les membres de notre association sont mobilisés dans le même souci du bien commun. Au Pré comme ailleurs.
Aussi luttons-nous contre toutes les formes de stigmatisations et de représentations figeant les personnes dans des catégories totalisantes et réductrices qui abîment la qualité des relations humaines. Pour nous, il n’y a au Pré ni bobos, ni prolos, ni étrangers… il n’y a que des personnes porteuses d’une histoire singulière avec qui nous voulons échanger, partager, faire société et vivre tout simplement en préparant, ici et maintenant, dans la joie et la bonne humeur, l’avenir incertain qui s’annonce pour les générations qui nous succèderont.
Le fondement des demandes que nous vous adressons dans notre courrier en pièce jointe, est le résultat d’une réflexion collective de toutes ces personnes portées par ces valeurs.

Très cordialement
La Collégiale
PS Lettre envoyée en copie aux associations, personnes et représentants intéressés par le projet Cité-Busso

NOS DEMANDES POUR LA FRICHE BUSSO

Le Pré Saint-Gervais, le 11 mars 2019.

Monsieur le Maire
Lors de la dernière concertation sur l’avenir de l’espace Busso, l’association le Pré en Transition s’est mobilisée pour livrer au débat sa vision pour une Cité-Forêt.
Sachez, que nous savons gré la Municipalité d’avoir préempté puis acquis cette parcelle afin de la protéger des pressions toujours plus fortes des promoteurs immobiliers. Nous saluons ce choix à sa juste valeur.
Nous sommes surpris d’apprendre dans le dernier numéro de Prévoir que « le cahier des charges sera transmis à la fin du mois de mars aux opérateurs-trices et architectes qui répondent au concours » alors que cette date était annoncée en juin lors de la concertation du 12 février. Ce délai est trop court.
L’importance du projet Busso est telle que la préparation de son cahier des charges nécessite et mérite d’avantage de temps de réflexion commune pour étudier toutes les solutions alternatives et trouver les solutions durables, innovantes et ambitieuses dont la Municipalité et les habitants pourront être fiers dans les années et décennies à venir. Toujours dans Prévoir, permettez-nous, Monsieur le Maire, de vous signaler deux contradictions lues dans l’article « Busso : Retour sur la seconde réunion publique ».
On y lit : « Si la question environnementale est primordiale pour la municipalité, elle doit faire face à une autre urgence, sociale cette fois : il y a actuellement près de 1 500 dossiers de demandeurs.euses de logements à loyers modérés au Pré St Gervais ».
Les contradictions :
1. elle hiérarchise justice sociale et justice environnementale
2. avec 30 % de logements sociaux sur 110 prévus, la municipalité ne répondrait qu’à 2,2 % des demandes qui lui sont faites. Les 77 autres logements resteront donc soumis au marché immobilier privé !
Hors son aspect de rentabilité économique, le projet de la ville ne prend pas suffisamment la mesure des enjeux de santé publique, d’inégalités sociales et environnementales intrinsèquement liées.
Celles-ci, dépendent certes moins de la municipalité que du modèle économique productiviste, principale cause des inégalités et des conséquences du dérèglement climatique menaçant pour la première fois de leur histoire la vie des hommes sur terre.
Les pics de température et de pollution aux particules fines de ces dernières semaines confirment l’urgence sanitaire et nous renvoient à notre responsabilité de repenser la vie et son avenir en ville.
Même si, plus que d’autres dans le département, notre municipalité peut s’honorer d’un parc de logements sociaux supérieurs à la moyenne (+ 44 %), les loyers des derniers programmes PLS restent de toute façon inaccessibles aux plus démunis.
Ce sont eux, vous le savez, qui sont les premiers touchés par la pollution et les problèmes de santé qui y sont liés (asthme, allergies, bronchiolite etc.). Sans capacité financière ils ne peuvent échapper à l’emprise urbaine bitumée et bétonnée et vivent souvent à l’étroit avec des enfants et des adolescents à faire grandir.
La municipalité ne peut faire l’économie d’une réflexion tenant compte des besoins vitaux de tous ses habitants, à court et à long terme.
La Cité-Forêt a vocation à y répondre, en prenant évidemment en compte sa faisabilité économique. La sanctuarisation de terres à l’origine du parc Georges Valbon, a été un exemple inspirant pour notre projet. Incontestable réussite, cette décision politique volontariste et ambitieuse a permis à des générations d’ouvriers et de populations très modestes de La Courneuve, Stains, St Denis… de changer d’air et de vivre des moments de détente et de vacances en famille rien qu’en traversant la rue.
Visionnaires il y a 50 ans, ils l’ont décidé et ils ont réussi. Pourquoi pas nous aujourd’hui ?
Comme vous le notez dans l’édito de la bien nommée revue Prévoir « La transition écologique (…) est d’abord une vision politique ».Les graves mutations climatologiques ont commencé. L’espace libéré par les usines Busso est la dernière chance pour tous les habitants du Pré de transformer radicalement leur ville, l’une des plus denses et les moins végétalisées en Europe.
Ainsi, Monsieur le Maire, la Cité-Forêt, n’est pas une utopie, mais la seule réponse réaliste. Toutes les études scientifiques le confirment, justice sociale et justice écologique vont de pair.Insuffisamment débattus ni approfondis, ces sujets risquent de ne pas être pris à leur juste mesure dans le cahier des charges remis aux candidats.
Aussi, Monsieur le Maire, nous vous sollicitons solennellement pour vous demander :
1. Le report de la date de transmission du cahier des charges
2. L’organisation d’une réunion publique ouverte au débat précédée d’une communication aux habitants du projet de cahier des charges du concours pour la parcelle Busso
3. La reprise de la rédaction du cahier des charges prenant en compte la faisabilité des divers scénarios imaginés par les habitants lors des concertations
4. L’inscription dans la prochaine version du PLU de la majorité du terrain Busso en tant qu’espace public végétalisé en pleine terre
5. L’étude de pistes de financement alternatif : subventions (Idf,EU …), prêts publics à très long terme, crédit carbone, mécénat, etc. voire une participation financière de la ville.
Nous vous remercions du temps et de l’attention accordée à la lecture de nos demandes pour lesquelles nous attendons une réponse, et vous prions de croire, Monsieur le Maire, en nos respectueuses salutations citoyennes.

La Collégiale

UNE CITÉ-FORÊT AU PRÉ
c’est possible !

EN SAVOIR PLUS…

Tout savoir sur la Transition sur notre site internet : www.LePreEnTransition.fr

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