Une mise au point à propos du mental
> J’ai découvert en exerçant mon activité actuelle qu’il y avait tout un mouvement dans certaines parties de la population pour qui le fait de penser est problématique : « on est trop dans sa tête, on pense trop ». J’entends souvent : « le problème, c’est mon mental ». Voici donc, en deux temps, une petite mise au point :
1- Le mental ennemi de soi ?
« On n’imagine pas le mal que s’infligent ainsi des foules entières de chercheurs spirituels adeptes de la « religion du non-mental », qui ont intégré la croyance étrange qu’il faudrait s’abstenir de penser, s’interdisant dès lors non seulement de penser librement, mais également d’écouter les messages de leur intuition, parce que toute pensée qualifiée par eux de « mentale » se trouve systématiquement rejetée et écartée.
Cette doctrine et posture anti-intellectuelle, absurde et dangereuse (car spécifique des régimes totalitaires) que l’on pourrait qualifier d’auto-sabotage, trouve son origine dans une confusion entre mental et esprit et dans une ignorance du sens véritable des enseignements orientaux de méditation, dont est issue la diabolisation du mental. Car il existe traditionnellement deux formes de mental : « le mental inférieur », conditionné par les réflexes émotionnels et les conformismes idéologiques, et le « mental supérieur », de nature intuitive et spirituelle, source de génie et d’inspiration, qu’il convient d’honorer, exercer et développer. » Yann Thibaud, l’alchimie émotionnelle, p. 11.
2- Sommes-nous fait pour penser ?
Nous sommes des êtres pensants, pourtant il arrive que nos pensées tournent en rond et nous ruminons incapables de trouver une issue à nos difficultés.
> Il nous est alors proposé de faire le vide, d’être zen, d’arrêter de penser ou d’être positif. Nous ne pouvons plus avoir peur ni être triste ou en colère, nous devons être heureux. Pour que cette dictature du bonheur obligatoire fonctionne, nous devons croire que penser est dangereux et que notre « mental » est un problème. Que serait une société où les individus ne penseraient plus ?
> Nos ruminations sont le résultat de nos émotions refoulées, issues d’un passé mal digéré, qui génèrent souffrances et mal être. Or pour penser de manière inspirée, nous avons besoin de les guérir. La nature nous a doté d’un processus naturel qui permet de transformer nos émotions perturbatrices (peur, colère et tristesse) en sagesse, puissance et joie. En l’utilisant nous pouvons penser à la fois de façon logique et intuitive, car nous levons les blocages qui nous empêchent de nous relier à la source de notre être.
> Nous sommes faits pour penser et réfléchir et notre nature profonde est sereine, aimante et joyeuse. (Sur ce point je vous renvoie aux vidéos que j’ai faites de Sylvette Brivet ou de Bernard Collot). Nous n’avons pas à nous forcer à être positif, mais à retrouver notre essence véritable. Elle est alors le moteur pour attirer à nous les moyens de réaliser notre légende personnelle, et créer d’un monde viable, vivable, fraternel et équitable.
Donc si à l’avenir vous pensez que le problème c’est votre mental, demandez vous qui pense en vous, et cessez cette guerre absurde. De même, si vous croisez un adepte du non mental, prenez quelques minutes pour lui expliquer ce qu’il est en train de faire. Ce sera salutaire pour lui et pour l’humanité.