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Territoires Energétiques n° 60

 

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Un périple décousu à travers les heurs, et surtout les malheurs des cheminements énergétiques. Honnêtement, cette semaine, malgré le tohu bohu du greenwashing COP21, pas beaucoup de sujets porteurs d’espoir. Mais la prise en mains de son destin énergétique individuelle puis collective reste une piste porteuse.

Japon : le redémarrage des centrales nucléaires. (lien cliquable) C’était attendu, ça se précise. Les obstacles juridiques ayant été levés, ce ne sont plus que des délais techniques, qui mèneront au redémarrage du premier réacteur en août et du second un mois plus tard. Sauf vaste mouvement populaire qui ne semble pas se dessiner.

Chez nous, cela continue à tourner, parfois à mal tourner, comme pour l’EPR et Areva, et à quel prix ! (lien cliquable) Avec toujours cette insupportable tricherie de l’état nucléocrate, qui fait supporter par l’impôt bien des charges liées au nucléaire, pour pouvoir, envers et contre tout, maintenir la fiction que l’électricité nucléaire serait la moins chère. Fiction qui recueille la quasi unanimité de la classe politique « agissante ».

Drôle de débat ! (lien cliquable) J’ai participé, en toute « innocence », à un « débat » public organisé à Rouen par la Commission Particulière du Débat Public pour le projet de parc éolien offshore de Dieppe – Le Tréport, sur le thème : « Vers une filière industrielle de l’éolien en mer ? ». Invité fort tardivement, j’intervenais en liaison vidéo. Un seul intervenant était présent sur scène, représentant la société Adwen, filiale commune pour la construction d’éoliennes marines, créée entre Areva et l’espagnol Gamesa, qui, à la faveur des malheurs de notre champion national, devrait récupérer l’ensemble… et surtout les contrats. Le débat a été à sens unique, entièrement monopolisé par les parties prenantes industrielles et institutionnelles qui entendent bien ne pas laisser échapper le gâteau, sans même s’apercevoir que ce n’est qu’un soufflé. La question de savoir qui va payer n’a bien sûr même pas été évoquée : ce n’était pas le thème du jour, ni d’aucun jour, d’ailleurs. Elle est entendue : c’est vous, consommateurs d’électricté, qui allez régler la facture, par la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité) : trois fois plus cher que l’éolien terrestre, dont le potentiel est lamentablement gâché. Je n’ai même pas pu m’expliquer sur ma position en la matière, que certains petits patrons ont caricaturé à loisir dans leurs interventions. Une plongée, hélas a posteriori, dans la presse locale, n’a fait qu’alimenter ma perplexité et mon impression d’avoir joué les faire-valoir, après le refus de participer des opposants à l’éolien (dont je ne suis pas), et la brillante promotion de la présidente de cette commission, remplacée au pied levé par un universitaire un peu démuni. C’est le débat « à la française », dont la presse régionale n’a même pas jugé utile de rendre compte.

Exceptionnellement, un sujet non énergétique : (lien cliquable) le fric omnipotent n’en finit pas de tout détruire, et aujourd’hui, il vient de « faire la peau » d’un endroit magique du bois de Boulogne : les serres d’Auteuil. C’est un hâvre de paix, ouvert à tous, dans une métropole qui n’en compte guère. On y trouve des constructions magnifiques, classées monument historique, et abritant des écosystèmes remarquables. Les trois semaines bobos du mois de mai, à « Roland », comme ils disent, en auront eu raison, avec, là encore, comme dans tous les bons coups, une touchante unanimité de toutes les instances politiques « agissantes » et du gros argent bling-bling. Allez vite visiter ça tant qu’ils n’y ont pas touché. Vous pourrez ainsi faire l’état du désastre, avec les miettes qui vont subsister.

Et une dernière pour la route, remontée par notre ami Lhomme : (lien cliquable) lors de la visite de notre président en Suisse, mi-avril, un des sujets que la France avait fait mettre à l’ordre du jour était… le débit du fleuve Rhône, régulé par la sortie du lac Léman, dont les Suisses essaient de maintenir un niveau acceptable, été comme hiver. Avec la multiplication des épisodes de sécheresse, les nucléocrates souhaiteraient qu’ils fassent preuve de « compréhension » et prennent les mesures nécessaires pour assurer en toutes circonstances le refroidissement de nos chères centrales nucléaires : stocker en hiver et au printemps, et faire baisser le niveau l’été, si besoin. Ils vont y réfléchir… en toute fraternité écologique. Mais ceci serait bien entendu insupportable à Guerlédan, en Bretagne, où les intérêts des pécheurs à la ligne et des professionnels du tourisme doivent être préservés ; et d’ailleurs, il n’y a pas de centrale nucléaire en Bretagne, donc, où est le problème ? Vive les centrales à turbine à gaz !

Mon comité de lecture attirant mon attention sur l’effet un peu déprimant des articles retenus, voici, en prime, une vraie bonne nouvelle… qui nous vient de Suède : (lien cliquable) Les parcs éoliens (5,5 GW), principalement terrestres, viennent, ce lundi, de dépasser, en production, les centrales nucléaires, dans un pays où, pourtant, le nucléaire est censé maintenir ses positions, puisqu’il n’a pas vraiment décidé de sortir du nucléaire. Le nombre de centrales nucléaires est maintenu à 10 (environ 10 GW), mais une grosse partie de la production d’électricité est assurée par l’hydraulique, qui fait notamment les ajustements de puissance.

Rédaction : Marc Théry 

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