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Les Energéthiques du Mené

Les Energéthiques du Mené Territoire 100% Énergies Renouvelables
Lettre d’information n°16 décembre 2010

Énergitorial Garder la magie de Noël, fête de l’espérance dans le renouveau ! Il y a bien longtemps que la messe de minuit, évènement majeur de la France d’autrefois, a disparu, tout comme la crèche, qui s’est même vue interdite sur la voie publique, laïcité oblige. Les chants de Noël,  ne sont plus que des jingles de publicité, « rehaussés » d’une touche de swing. De plus en plus, les « joujoux », insidieusement imposés à nos enfants (et à nos bourses) par la publicité, s’avèrent pleins de dangers pour leur santé, pour fabriquer moins cher : phtalates, plomb, formamide, formaldéhyde sont des mots nouveaux pour beaucoup, mais ils font hélas partie de notre univers d’hyperconsommation, peuplé en masse de produits low cost venus d’ailleurs. Jusqu’à nos sacro saints gueuletons de « fêtes » : Non seulement leur composition est très soupçonnable, mais aussi les inévitables mesures de retour à l’équilibre (pondéral), qui, pour beaucoup, passe par le recours trop facile aux médicaments de confort en usage, remboursés par la sécurité sociale, comme le Mediator, ce coupe faim « bien français », prescrit à plus de cinq millions de nos concitoyens, dont les méfaits viennent d’éclater au grand jour. Même les simples oranges, le cadeau emblématiques des pauvres à la Dickens, sont bourrées de diphényle, conservateur cancérigène  »qui ne réside que dans la peau du fruit », bien sûr ! Voici maintenant que les rigueurs de l’hiver, la crainte de se retrouver dans le noir pour surconsommation électrique, et, chez nous, en Bretagne, les recommandations d’Ecowatt jettent une ombre sur les feux de la fête de Noël : La tendance des illuminations de nos villes et villages est plutôt à la timidité, semble-t-il ; moins de lumières, moins longtemps. C’est au contraire maintenant, alors que nous devons nous poser la question des économies d’énergie et d’électricité, qu’il nous faut donner les bonnes priorités : Noël, au pic de l’hiver, c’est le moment où nous avons besoin de nous remonter le moral, de croire au renouveau à venir. La vie artificielle, la nuit à la lumière des néons, qui ont été nôtres depuis cinquante ans, nous ont fait oublier cette dimension qui remonte à la nuit des temps. Bravo à toutes les communes qui font preuve de créativité et n’hésitent pas à investir dans des illuminations économes et néanmoins magnifiques. Nous sommes sûrs que les caprices de la météo nous donneront toujours, en cette saison d’intempéries, de quoi les faire briller au coeur de la nuit, aidant ainsi la flamme de l’espérance à brûler au coeur des hommes. Bon plein d’énergies !

Sommaire
1. Les énergies du  Mené
2. Les grands projets du Mené
3. Le monde de l’énergie
4. Et moi, ce soir, demain, l’an prochain, dans cinq ans ?
1) Les énergies du Mené
Les tas de bois d’industrie, bien rangés L’alimentation des chaufferies se prépare tout au long de l’année: Notre plan d’approvisionnement pour la saison de chauffage 2011-2012 se boucle, en tenant compte de la mise en service du réseau de chaleur de Saint Jacut du Mené, prévu dès l’automne : 350 t. Il s’articule autour de quatre chantiers :



  • premier dépressage d’une parcelle de feuillus, suite de nos travaux 2010
  • bois d’industrie (épicea) sur une parcelle forestière
  • taillis de feuillus en forêt
  • suppression d’une haie envahissante en bordure d’un terrain de sport

A quoi viendront s’ajouter des chantiers d’opportunité proposés par les habitants, sur de petits boisements, mais toujours très précieux, car issus de gisements qui représentent la moitié de notre ressource.

Calfeutrage du post digesteur surmonté du gazomètre Les premiers déchargement de lisier La plateforme des groupes électrogènes GEOTEXIA: Dans le vif du sujet. Malgré un épisode judiciaire de plus, démontrant l’absurdité de la multiplication des textes de lois, surtout pris au pied de la lettre, le chargement des cuves a démarré début décembre, en toute légalité, précisons le. Le camion de la CUMA a commencé ses rotations vers les élevages, transportant chaque fois de 25 à 30 m3. Rappelons que chacun des deux digesteurs a une capacité de 3 000 m3. L’ensemencement bactérien va se faire ensuite, provoquant la production du biogaz, mélange de méthane, de gaz carbonique et de quelques autres gaz en faibles quantités, dont il faudra éliminer certains, notamment l’hydrogène sulfuré. Ce sera fait sur la plateforme, qui va recevoir en février les containers des deux groupes électrogènes, raccordés à la cheminée… et, espérons le au plus vite, au réseau électrique. Ceci devrait permettre la première production d’électricité dès février.
2 ) Les grands projets du Mené
Nous préparons 2011 : dès janvier, nous reprendrons le fil de la présentation synthétique des projets en cours de développement. Bonne fin d’année 2010.
3 ) Le monde de l’énergie
La France en mal d’énergies renouvelables. Le mois de décembre a été marqué par un nouveau rebondissement dans le feuilleton de la production d’électricité par conversion photovoltaïque de l’énergie solaire. C’est une question complexe, de surcroît embrouillée comme à plaisir par certains. Ce qui était en jeu, par les mécanismes d’incitation à l’installation de panneaux photovoltaïques, c’est un alourdissement de un milliard d’euros par an de la facture électrique des français, correspondant à l’application des tarifs réglementés aux 4 800 MW des projets en attente de contrat. Il était normal que le gouvernement s’en inquiète et lance une recherche de solutions plus raisonnables, permettant le développement du PV sans alourdir exagérément la facture.  Il est dommage que cet épisode soit, une nouvelle fois l’occasion de jeter: un discrédit général étendu à toutes les énergies renouvelables, « qui de toutes façons coûteront toujours plus cher que le nucléaire ». C’est hélas, depuis cinquante ans, le credo de nos politiques énergétiques, pour le plus grand profit de quelques groupes industriels. Essayons d’y voir plus clair:



  1. Le moratoire sur le photovoltaïque : Le gouvernement, devant l’énorme afflux de projets photovoltaïques en attente en cette fin d’année, a décidé de geler le dispositif pour trois mois, afin d’examiner la situation en détail et d’établir une nouvelle ligne de conduite. Ceci survient après un coup de frein il y a un an déjà, pour la même raison (afflux insensé de projets, avant une baisse annoncée des prix d’achat de kWh PV), et après deux baisses successives de ce prix en cours d’année 2010. Le gouvernement a clairement pris peur devant l’impact qu’auraient tous ces projets sur la facture énergétique des français, sans qu’il y ait aucune contrepartie industrielle ou économique autre, puisque la très grosse majorité des produits installés sont importés.
  2. Des  »gestionnaires avisés » qui s’y retrouvent bien : Les projets en attente représentent 4 800 MW (soit près de dix fois le parc installé). Leur recensement précis a été émaillé d’incidents inadmissibles brièvement rapportés par la presse. Sur ce total, la filiale d’EDF, EDF Énergies Nouvelles, émarge pour 2 200 MW, soit près de la moitié. Les projets de toitures chez les particuliers ne représentent que quelques %. En fait, EDF EN et ses semblables essaient de tirer partie de l’évolution technologique qui réduit les coûts d’investissement, tout en profitant des tarifs prévus pour les technologies précédentes plus coûteuses. C’est un point dont nous avons déjà longuement parlé dans cette lettre. A partir du moment où les technologies les plus intéressantes économiquement ne sont d’abord accessibles qu’à certains gros opérateurs, l’évolution des tarifs ne peut que leur être très bénéfique, s’ils sont larges, ou, s’ils sont au plus juste, éliminer les projets utilisant les technologies anciennes , ceux des petits opérateurs et des particuliers qui ont au moins un train de retard.
  3. Jeter le bébé avec l’eau du bain : Comme d’habitude, il ne faut pas rater une occasion d’enfoncer le clou sur les fondamentaux de la politique énergétique promue par les gouvernements successifs de la France. Après tout, le PV n’est pour EDF qu’une opportunité d’arrondir ses fins de mois. Le coeur du business reste, bien sûr, le nucléaire. L’occasion est donc bonne pour dénoncer ces énergies renouvelables « qui nous coûtent tellement plus cher ». Ce qui est à l’évidence vrai dans les conditions actuelles du rachat de l’électricité photovoltaïque, à environ le triple du prix de vente aux particuliers. Mais, grâce aux progrès technologiques dont entendait tirer profit EDF pour lui tout seul, cette situation évolue rapidement, et nous pourrions d’ores et déjà nous trouver seulement au double (autour de 0,20 €). D’autre part, faire porter aussi à l’éolien la responsabilité de la surcharge de notre facture énergétique, comme ne manquent pas de le faire, à l’occasion, certaines instances, est tout simplement honteux. Le kWh éolien est acheté, en toutes circonstances en dessous du prix de vente aux particuliers : de 0,08 € jusqu’à 0,065 €. Son coût de production est inférieur, bien sûr, sinon personne n’investirait. Il s’agit là d’un coût complet, sans surprise ni dissimulation couverte par les impôts : Il comprend toutes les études et recherches, les assurances, le démantèlement en fin de vie et le traitement des déchets (il n’y en a pas…). A l’inverse, le coût du kWh produit par le réacteur EPR en construction à Flamanville par toute la kyrielle de nos champions nationaux, va s’établir au moins à 0,055 €, et il ne supporte qu’une partie des R&D (financés également par l’impôt), pas d’assurance risque majeur (non couvert par les compagnies donc… à la charge implicite de l’opérateur, EDF, et de son actionnaire, l’état français, nous), pas de prise en charge des déchets à longue durée de vie, et des coûts de démantèlement très sous évalués, comme le montrent les chantiers en cours, qui finissent aux frais de la princesse (nous), à Brennilis, Superphenix ou Saint Laurent des eaux.
  4. La solution serait bien sûr d’arriver enfin au développement d’une industrie locale française dans les principales filières des énergies renouvelables : Le photovoltaïque, en partant directement sur les technologies couches minces; l’éolien, au moins l’offshore; et la biomasse : le biogaz, où nous allons très vite vivre le même psychodrame que pour le PV, puisqu’on parle de hausse des tarifs d’achat. Ne manqueront pas de se précipiter les conglomérats industriels de l’énergie et des déchets, toujours à l’affût, et les constructeurs allemands, déjà bien installés. Enfin, le bois énergie, où, là encore, les matériels sont massivement importés.
Gaz non conventionnel Trois zones d’exploration sur les départements du Gard, de la Lozère et de l’Ardèche Éoliennes, vous avez dit éoliennes ? Le gaz naturel non conventionnel : nouvel eldorado et nouveau far west ? La recherche éperdue de ressources énergétiques, pour faire brûler la chandelle jusqu’à la dernière goutte (et au prix fort), amène aujourd’hui à travailler sur des gisements dits « non conventionnels ». Ceci concerne le pétrole, sous une forme très visqueuse (bitume), mélangée à du sable ou imbibant des roches (schistes), et le gaz naturel, emprisonné dans des schistes ou d’anciennes veines de charbon, en attendant les hydrates de méthane, qui sont stockés dans les milieux froids (glaces polaires, permafrost et fonds marins.) L’exploitation de toutes ces ressources est très coûteuse et fortement préjudiciable à l’environnement. Mais, pour ne parler que du gaz naturel, les perspectives commencent à bouleverser les données du marché et à faire gamberger les opérateurs. Les réserves, au niveau de consommation actuelle, passeraient de 60 à 250 ans, mais on sait bien que la consommation va fortement augmenter, par transfert d’autres énergies : le pétrole, qui commence à sérieusement décliner, et même le nucléaire, que les USA remettent en sommeil  (ce qui coûte fort cher à nos champions nationaux, qui ont fortement investi là-bas, plutôt à l’étourdi.) La fièvre du gaz non conventionnel gagne maintenant le vieux continent, et même la France, jamais en retard pour les ‘bonnes » idées. Des permis d’exploration ont été donnés sur de vastes zones du sud-est du Massif Central ; les bénéficiaires : Total, bien sûr, incontournable, et  un texan, Schuepbach, associé à… GDF-Suez. Ils couvrent 10 000 km², soit la superficie du plus gros département français, où vont se déployer des théories  d’équipements d’exploration, parce que la ressource est diffuse ; en attendant le pire, si on trouve du gaz (ce qui est quasiment sûr), des forêts de puits (jusqu’à un puits tous les 200 m, comme déjà aux USA) , pour tirer jusqu’à la dernière molécule de gaz. Une levée de boucliers, bien modeste, s’en est suivie, mais que faire face aux intérêts en jeu…
4) Et moi, ce soir, demain, l’an prochain, dans cinq ans ? agir au niveau individuel
L’innovation oui, mais il ne faut pas oublier les acquis de la mémoire collective locale ! Dans les pays à fortes précipitations, les toitures ont de la pente, pour aider l’écoulement de l’eau et supporter plus facilement le poids de la neige. Dans les pays venteux, les constructions limitent la prise au vent. Dans les pays du sud, les toits sont plats, les couleurs claires, pour limiter l’échauffement par le soleil. Les maisons sont construites en principe hors des zones inondables, des couloirs d’avalanche ou des pentes au sol instable ou sujettes au ruissellement, plutôt à l’abri des vents dominants. Les matériaux sont à la fois locaux et adaptés aux conditions d’humidité, de température et d’irradiation solaire. C’est le bon sens, le respect de la mémoire collective, accumulation de l’expérience des générations passées, tels que nous le délivre tout ce patrimoine bâti hérité des siècles. Aujourd’hui, la pression démographique et les prodiges de la technologie laissent parfois (souvent ?) imaginer que l’on peut et doit s’affranchir de ces règles inscrites dans notre environnement. Nous avons tous en mémoire quelques catastrophes causées par le mépris manifeste de cette sagesse des pays, mais les conséquences en sont également observables au niveau des projets individuels : toitures qui lâchent, fissurations, attaques de nuisibles (champignons et germes, insectes, rongeurs), pour ne pas parler des effets nocifs de certains matériaux modernes. Ces conséquences peuvent affecter notablement les performances énergétiques, la durabilité et la charge d’entretien des constructions modernes, malgré toute la sophistication des techniques mises en oeuvre, pour des coûts parfois élevés. Construire est, dans nos vieux pays, une démarche trop  marquante, parfois l’affaire d’une vie, pour s’affranchir d’un examen approfondi de l’adaptation du projet au pays, au terroir, lors de la conception. Il doit notamment porter sur la forme de la construction, sur sa localisation précise, sur son mode de couverture et sur les matériaux de l’enveloppe extérieure. Sans en faire un carcan, la sécurisation de ce cadre permet alors à la technologie de s’exprimer pleinement, de manière plus standard, transposable d’une région à une autre.


Toute référence ou précision relative aux articles ci-dessus pourra vous être communiquée sur demande à la rédaction. Rédaction: Marc Théry Communauté de Communes du Mené La Croix Jeanne Even – 22330 Collinée 02 96 31 47 11  / Fax : 02 96 31 47 27 energies@mene.fr

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