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Résister c’est créer !

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Nouvelles de Pascal et la Gironde

Il y a actuellement une dynamique forte autour du mouvement des Villes et territoires en transition en Gironde avec 13 groupes locaux, dont fin 2016 3 nouveaux en 3 mois et pour 2017 d’autres en projet. Après 6 ans de pratique locale, vous trouverez ci-dessous une lecture de la transition qui n’engage que son auteur, la présentation girondine de la transition, les différents groupes et leurs actions.

 

  1. UNE LECTURE DE LA TRANSITION APRES 6 ANS DE PRATIQUE

Nous avons plus de pouvoir avec notre carte bancaire, qu’avec notre carte d’électeur.

La marchandisation du monde détruit de plus en plus rapidement la nature et ce qui fait société. Elle  est en train de provoquer des ruptures et régressions profondes. Nous sommes de plus en plus nombreux à en avoir conscience et à être désespérés face à l’absence d’une réponse politique. Notre modèle démocratique n’est pas capable de répondre aux enjeux cruciaux de ce début de 21ème siècle. Le politique est dans le déni de réalité, le court-termisme, au mieux impuissant, le plus souvent complice des dérives. Il n’y aura ni sauveur bienveillant, ni lois miracles, qui viendront résoudre nos problèmes à notre place.

L’économie a fait une OPA sur le politique. Elle lui impose sa recherche obsessionnelle d’une croissance en voie de disparition, qu’elles qu’en soient les conséquences pour les êtres humains et la nature. L’Etat est réduit à l’impuissance, incapable de prendre en compte les réalités physiques de la planète et l’intérêt général de ses habitant-e-s. Il ne lui reste que la communication, le marketing, les promesses… Par contre du fait d’une puissance technique et d’une fragilité sociale toujours plus grandes, il devient progressivement un Etat policier, totalitaire. Sous prétexte de sécurité, il rabote chaque jour un peu plus nos libertés.

Résister c’est… relocaliser

Nous n’avons plus les moyens de la guerre de tous contre tous. Inverser la trajectoire du pire nécessite que nous co-construisions un nouvel imaginaire, élaborions une nouvelle façon de penser, de vivre et de travailler ensemble, qui redonne du sens, pacifie nos relations, rende nos territoires plus résilients et agréables à vivre. Cela implique que nous passions d’une logique de concurrence à une logique de coopération, entre nous, mais aussi entre nous et la nature. Elle est une part de nous-mêmes, la détruire c’est nous détruire.

75 ans après la création de réseaux de résistance dans les années 40 face à l’invasion allemande, la transition est une nouvelle façon d’entrer en résistance contre ce nouveau totalitarisme, de la seule façon envisageable dans le cadre du rapport de force actuel : une résistance non violente, positive, concrète, déterminée, créative, inventive, joyeuse, festive… Nous avons beaucoup à apprendre de la philosophie et des pratiques (autoproduction, boycott, action collective non violente…) qui avec Ghandi ont permis l’indépendance de l’Inde en 1947 et avec Martin Luther-King l’émancipation des afro-américains dans les années 50 et 60.

Contrairement à nos grands parents qui ont principalement combattu des ennemis extérieurs, notre ennemi est intérieur et nous sommes le premier d’entre eux. Nous sommes tous schizophrènes. C’est notre surconsommation qui aggrave les inégalités et provoque le chaos. Après 75 ans de paix et de société du spectacle, nous avons beaucoup perdu en capacité à percevoir le risque de guerre et à réagir pour l’éviter.

On ne change que par les crises. Nous avons là une magnifique opportunité. Il faut bien évidemment batailler CONTRE les grands projets inutiles, mais il faut surtout, ici et maintenant, agir POUR et AVEC, en commençant par le local, là où nous avons encore une capacité d’action, co-construire le nouveau monde positif qui tente de naitre.

En fonction du type de biens et services que nous consommons, nous déterminons la société dans laquelle nous vivons. Nous ne pourrons retrouver de prise sur le global qui nous a échappé que si – préalablement – nous sommes capables de retrouver prise sur le local. Relocaliser l’économie et la démocratie, reste la meilleure façon de renforcer la solidarité, la coopération et la résilience de nos territoires. C’est redonner une chance à l’avenir. Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde.

 

De la transition comme cadre idéologique de l’action

Face aux populismes qui explosent en réaction aux souffrances, au burn out de la nature et des êtres humains provoqués par l’idéologie productiviste néo-libérale comme communiste, la transition c’est une troisième voie politique, humaniste. C’est une façon douce et conviviale de redonner aux citoyens de la confiance en soi, dans les autres, de l’autonomie, de la capacité à comprendre ce qui se joue, à coopérer et à agir concrètement.

La transition s’inspire de la permaculture et est résolument tournée vers l’action. Elle est inclusive et mobilise le plus grand nombre de citoyens sur la nécessité d’agir ici et maintenant, de multiplier les initiatives, de les relier entre elles, de nouer les meilleures relations possibles avec les collectivités et les entreprises locales qui développent une économie saine. Il s’agit de créer dans les territoires du lien, de la confiance, de l’envie de faire ensemble et d’inventer ensemble le nouveau monde.

L’objectif de la transition est de mettre en œuvre des initiatives citoyennes qui permettent à tous d’accéder à une alimentation saine et locale, à une énergie propre, de créer de l’emploi, de renforcer la résilience du territoire, tout en devenant beaucoup plus sobre, notamment en réduisant fortement l’utilisation d’énergies carbonées. Face à la convergence des « crises » qui nous mène à l’effondrement dans la prochaine décennie, faisons converger et remonter les multiples initiatives citoyennes locales. Pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté. Nous avons la capacité, l’intelligence collective pour dévier la trajectoire du pire. Il faut juste y croire et faire.

 

Une révolution invisible est en cours

« En quête de sens » sur la transition personnelle a ouvert la voie à « Demain ! » sur la transition locale collective partout sur la planète. Il a été vu par plus d’un million de spectateurs en France. Ces documentaires vont être suivis par « Qu’est ce qu’on attend ! » de MM Robin, présentant la transition locale concrète d’un village alsacien de 2 200 habitants. Rob Hopkins et le mouvement des Villes et territoires en transition sont très présents dans les deux derniers films, ce qui popularise cette démarche. Il y a à ce jour environ 150 groupes en France et une centaine en Belgique.

Il y a des alternatives ! Une accélération des transitions individuelles et collectives est en cours. Depuis 10 ans la bio se développait à un rythme de 10 % par an. Au premier semestre 2016 nous sommes à plus 20 %, au troisième trimestre à plus 30 %. Nous sommes proches de la masse critique. Ce qui parait aujourd’hui impossible, va être demain évident.

Le mouvement de transition part de la base. C’est un « laboratoire » d’initiatives citoyennes qui, connectées en réseau, s’inspirent mutuellement. En Belgique, ce sont plus de 100 initiatives de Transition qui ont émergé. Elles se développent de manière virale. En Wallonie et à Bruxelles, le nombre d’initiatives a crû de 40 % en 4 mois. Elles sont dynamisées par des citoyens qui ont décidé d’apporter, à leur échelle, des réponses concrètes aux défis de notre temps.

En Gironde 3 nouveaux groupes se sont créés en 3 mois, nous en sommes à 13. Ils ont mis en place des AMAP, des SEL, des jardins partagés, des CIGALES, une école alternative, des recycleries, des repair cafés, des Incroyables comestibles, des monnaies locales, un marché bio, aidé l’installation de maraichers bio… Ce n’est pas le supplément d’âme d’une société bureaucratique, ce sont les prémisses d’un changement global de société.

La transition est un prétexte pour rassembler des citoyens conscients des enjeux et leur donner des méthodes pour agir. Chaque groupe local trouve par lui-même les solutions qui lui conviennent en fonction de ses ressources et de ses enjeux propres. Il n’y a pas de réponses toutes faites. Le modèle de Transition offre un cadre de travail cohérent mais non coercitif. Le fonctionnement des groupes est horizontal et participatif.

 

  1. LA PRESENTATION GIRONDINE DE LA TRANSITION

Il s’agit d’accompagner les citoyens (habitants, élus, techniciens,…..)  des territoires (communautés de communes, d’agglo, pays, villes, quartiers de villes…), à la prise de conscience des profondes conséquences que vont avoir la convergence du pic du pétrole, des changements climatiques et des multiples crises (de sens, démocratique, politique, de la biodiversité, sociale, économique…) auxquelles est confrontée notre société, et donc de la nécessité de s’y préparer maintenant, localement et concrètement, en s’appuyant notamment sur la permaculture.

L’objectif est de mettre en place des solutions fondées sur une vision positive de l’avenir, qui visent à :

– réduire notre consommation d’énergie d’origine fossile et nos émissions de CO2, tant individuellement que collectivement dans nos espaces de vie et de travail

– renforcer la résilience de nos territoires, leur capacité à absorber et surmonter les chocs à venir

 

Ceci passera inévitablement par :

– la relocalisation partielle de l’économie  (production et transformation alimentaire, énergies renouvelables, mobilité douce, circuits courts, économie circulaire, recyclage, coopératives d’habitat, de production, de consommation…, finances alternatives…)

– le renforcement des liens, des solidarités et de la coopération entre le plus grand nombre des acteurs du territoire

– l’acquisition ou la réacquisition des compétences individuelles et locales nécessaires au renforcement de notre autonomie individuelle et collective

 

Une initiative de Transition est une sorte de catalyseur, de « toit commun », qui a comme objectifs de :

– mettre en place des réponses concrètes aux besoins des territoires (AMAP, SEL, monnaie locale, jardin partagé, Incroyables comestibles, recyclerie, écolieu, CIGALES, école alternative, fête, conférence…) à partir de projets dormants et/ou de mise en synergie de personnes portant le même type d’envies et de projets. Par nos choix de consommation nous choisissons notre type d’économie, celui des lobbies aux produits industriels médiocres ou celui des producteurs locaux ;

– soutenir et valoriser les réalisations allant dans cette direction portées par des citoyens, des associations, des collectivités, des entreprises locales… ;

–  encourager et favoriser la convergence et la mise en réseau dans les territoires entre les initiatives citoyennes, et entre ces initiatives et celles des pouvoirs publics.

 

Pourquoi agir localement ?

–  parce que l’économie devra inévitablement se relocaliser en grande partie

–  parce que le niveau local est celui où les citoyens peuvent inventer des solutions bien adaptées à leur réalité et passer à l’action

–  parce que c’est près de nous que se trouvent les personnes, les ressources et les solidarités pour agir

 

La démarche des initiatives de Transition est résumée dans le Manuel de Transition http://www.entransition.fr/. Cette démarche consiste à permettre aux habitants d’un territoire de définir ensemble leur avenir et les solutions qu’ils souhaitent mettre en place. La première étape consiste à établir une vision commune qui dédramatise la mutation à venir et fournit la motivation nécessaire pour s’engager dans un profond processus personnel et collectif de changement. Il nous faut atteindre rapidement la masse critique qui va nous permettre de sortir par le haut des mutations en cours de notre modèle de société, notamment de nos modes de production et de consommation.

 

L’objectif est donc de construire collectivement « en marchant » ce nouveau modèle de société qui va se substituer à celui qui est en train de disparaître.

 

Nous ne savons pas si ça va marcher, mais nous sommes convaincus que : si nous attendons

les gouvernements, ça sera trop peu et trop tard ; si nous agissons individuellement, ça sera trop peu ;

si nous agissons en tant que communautés locales, ça sera peut-être assez, peut-être juste à temps.

    3. LA TRANSITION EN GIRONDE   Le Collectif Gironde en transition est le groupe de liaison de la Transition. Il a trois objectifs principaux :

  • Accompagner la création de nouveaux groupes de Transition en Gironde, dans les départements voisins et soutenir les groupes existantsInformer les girondins sur la Transition
  • la faire connaître en organisant des films-débats, en participant à diverses manifestations, telles que les fêtes de la transition, les fêtes des possibles ; des conférences-débats de l’Université Populaire de l’Environnement ; des film-débats à l’Utopia ou dans d’autres cinémas de proximité ; à l’organisation d’Alternatiba ; en diffusant une lettre d’informations pratiques … répondre aux sollicitations de collectivités ou d’associations pour participer à des actions d’informations.                                                                     Animer et/ou participer à des formations, des actions aux méthodes collaboratives telles que des forums ouverts, l’approche méthodologique SPIRAL…
  • Créer du lien entre les groupes de Transition de Gironde, avec les mouvements  proches comme les Colibris Bordeaux, avec les autres groupes de Transition partout en France http://www.entransition.fr/ et dans le monde, avec des démarches fédératrices comme celle de la Transition citoyenne http://www.transitioncitoyenne.org/ ou celle développée par la Mission Agenda 21 du Conseil départemental de la Gironde. Rencontre mensuelle ouverte à toutes et tous, le 2ème mardi du mois (sauf août) à 19h00 à la Maison de la nature et de l’environnement, 3 rue de Tauzia, à Bordeaux, suivie d’une auberge espagnole. Nouveau site http://gironde-en-transition.fr/

 

  1. Saint Médard et Saint Aubin en transition – SEL de Saint Médard en Jalles, jardin partagé de St Aubin du Médoc, organisation de soirées thématiques, Repar’en Jalles
  1. Parempuyre en transition – Jardin partagé de 2000 m² avec 10 personnes, projet d’habitat participatif et d’une CIGALES
  1. Libournais en transition – Guide des alternatives, monnaie locale la MIEL, CIGALES du Libournais, ressourcerie/Fablab à St Denis de Pile, Incroyables comestibles à Moulon

Rencontre mensuelle ouverte à toutes et tous, le 2ème lundi du mois (sauf août) à 19h00 à la Maison des associations 47 boulevard de Quinault, 1er étage, à Libourne, suivie d’une auberge espagnole

  1. Entre-deux-Mers bordelais en transition (Créonnais, Targonnais…) – La MIEL, Incroyables comestibles, parrainage de hors cadre familial en installation agricole bio, soutien à la création d’un marché bio… Rencontre mensuelle ouverte à toutes et tous, le 3ème lundi du mois (sauf août) à 19h30  http://lentredeuxmersentransition.weebly.com/
  1. Val de l’Eyre en transition (Belin-Beliet) – Ressourcerie
  1. Landes girondines en transition – Organisation de fêtes du don et du partage, la MIEL, recyclerie, école alternative La Chrysalide http://blog.ecolelachrysalide.org/
    Rencontre mensuelle le 3ème vendredi du mois à 19h00 pour une auberge espagnole, réunion à partir de 20h00
  1. Nord Bassin en Transition – Monnaie locale Ostrea (mai-juin 2016) – Repair Café – Réseau d’échanges de savoirs – Jardins partagés/collectifs – Incroyables Comestibles – Alimentation/Santé – Eco-habitat – Urbanisme et énergie – Alternatiba le 24 septembre 2016 – Soirées film-débat mensuelles « les Mardis de la Transition »
  1. Bordeaux en transition – Monnaie locale – Bonheur – City compost – Assiette en transition – Lien social – Energie – Habitat alternatif – Zéro déchet – Agriculture urbaine. https://www.facebook.com/Bordeauxentransition
  1. Pessac en transition – Alimentation/jardin – Reconquête de l’espace public – Conciergerie de quartier – Réappropriation économique via une monnaie locale, une cagnotte solidaire…
  1. Sud-Bassin en Transition – Monnaie locale Ostrea – Projet de Jardins partagés/collectifs. Le groupe est récent et d’autres initiatives sont à venir. Fédéré avec le Nord Bassin sous l’appellation Bassin d’Arcachon en Transition, prochainement sous forme d’associative.
  1. ILES (Initiatives locales écologiques et solidaires) de Haute Gironde en transition – Consommation/alimentation/circuits-courts – Recensement des initiatives locales/communication – Création d’un SEL – Repair café
  1. Au fil de l’eau en transition, nom provisoire pour un nouveau groupe autour de Flaujagues, Castillon la Bataille, Vélines…
  1. Saint Loubes en transition, nouveau groupe, forum ouvert en février 2017
  1. Groupe transversal en lien avec l’Université populaire de l’environnement de la MNE
  1. Groupe transversal MIEL (monnaie locale), à ce jour libournais, Entre-deux-Mers bordelais, Landes girondines et bordelais

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 

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