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Réflexions sur la COP21

(par Corinne Coughanowr, Paris 15 en Transition)

Si d’autres personnes ont des retours à faire sur la COP 21, leurs articles seront les bienvenus!
Merci de les envoyer à : transitionfrance at gmail.com pour le site
www.transitionfrance.fr
et à transitionparisidf at gmail.com pour le site www.transitionparisidf.fr

Les deux semaines de la COP 21 à Paris sont terminées, et furent très remplies et très riches pour moi. Cela m’a bien surprise, puisque quand j’ai su que la conférence sur le climat allait avoir lieu à Paris, je pensais: ”Formidable, nous allons refaire le même exercice qu’à Copenhague, avec beaucoup d’émissions de CO2, des discours à côté de la plaque, et des résultats des négociations très décevants. »

Néanmoins, comme j’habite Paris et comme je savais que beaucoup de Transitionneurs de partout dans le monde allaient venir pour cet événement, je voulais préparer avec d’autres plein de moments d’échanges et d’accueil. Avec une équipe élargie, nous avons organisé le « Transition couch-surfing » (hébergement militant), et plein d’événements en «off». Le principal était une grande journée en avant première le 28 novembre, avec un espace d’accueil dès midi, des ateliers de toutes sortes (ci-inclus la participation des premiers arrivés pour décorer la grande salle de « La Générale » !), et une conférence de Rob Hopkins autour du nouveau livre « 21 Histoires de Transition. » Cet article en donne plus de détail.

«21 histoires de transition», l’ouvrage de Rob Hopkins, à la Générale. © Nicolas Barrial

 

Six personnes du réseau Transition Network de Totnes étaient sur Paris principalement la première semaine de la COP 21, pendant laquelle Rob Hopkins était invité à participer et à parler dans une gamme d’évènements, allant d’une plantation d’un « Jardin d’espoir » (Garden of Hope) à la Villette avec Vandana Shiva, où dix personnes, dont Rob, ont lu le Pacte citoyen pour la terre.

Jardin d’espoir Photo par : ©Dagmara Bojenko

à une table ronde au Grand Palais (à cette occasion, le « palais du lavage vert… ») au sein de l’exposition Solutions 21 où figuraient des stands de grands groupes qui étaient bien vides de vraies solutions… et l’évacuation très rapide et efficace de toute personne exprimant un autre point de vue (voir en anglais l’article de Rob).

D’autres moments forts incluaient la participation d’un bloc de Transitionneurs à la chaîne humaine, organisée le dimanche 29 novembre à la place de la Marche pour le climat,

Transitionneurs dans la Chaîne Humaine avec la guirlande des « 21 Histoires »

les projections du film « Demain » – un très beau voyage pour voir des solutions existantes, dont Transition, et le lancement d’un autre livre basé sur des entretiens avec Rob Hopkins, « Le Pouvoir d’agir ensemble, ici et maintenant », par Lionel Astruc.

Après juste quelques jours de la COP 21, je me suis rendu compte à quel point Paris était envahi par des personnes et des associations qui apportaient leurs idées et leurs voix pour un autre monde. Il y avait partout des lieux et des programmes – la ZAC (Zone d’action Climat) au CentQuatre dans le 19e, le Village Mondial des Alternatives à Montreuil, « Place to B » vers la Gare du Nord – et des myriades d’événements. En goûtant à une infime partie, j’ai rencontré des tas de personnes passionnées et j’ai brassé plein de nouvelles idées et points de vue différents.

En voici quelques éléments :

  • Une présentation fascinante par Albert Bates du réseau mondial des Ecovillages sur le « biochar » (charbon de bois) comme moyen de régénérer les sols et stocker le CO2.
  • Un témoignage de Vasso Kanellopoulou de la banque de graines Peliti en Grèce. Cet OGN oeuvre depuis 1995 pour la conservation, l’échange et la propagation des graines anciennes et locales. Vasso a souligné l’importance renforcée de leur travail depuis la crise économique en Grèce.
  • Un spectacle de théâtre multimédia et très émouvant sur la situation des agriculteurs en Belgique, qui subissent une pression toujours grandissante face aux nouvelles réglementations, exigences et dettes. Ils sont de moins en moins nombreux sur le territoire, et le pourcentage de jeunes à s’installer est autour de 3%, puisque les coûts sont devenus inabordables. L’avenir de l’alimentation dans ce pays (et ailleurs…) me semble bien en péril.
  • J’ai beaucoup aimé la ZAC, avec ses conférences, ateliers, préparatifs pour les mobilisations du 12 décembre et expositions :

Un tracteur actionné par des pédales de vélo, exposé dans le hall principal de la ZAC.

Un panneau à la ZAC

Les événements organisés par des Transitionneurs en Ile-de-France pendant la COP 21 ont mis en avant les qualités locales et conviviales de notre mouvement, avec :

  • des rencontres autour d’une soupe, des bières, des gâteaux….
  • le partage des savoirs de nos visiteurs, tels Chris Bird sur les maisons locales et soutenables (cf. son livre « Local Sustainable Homes »), et Lara Freitas du Brésil qui nous a fait découvrir des outils pour engager les différentes personnes dans un quartier
  • des activités manuelles, avec la plantation de mille arbres organisée par Vergers Urbains pendant les deux semaines de la COP 21, et une séance de Répar’ vêtements en vue de les donner aux oeuvres caritatives.

Pendant tout ce temps, les délégués officiels de la COP 21 ont négocié l’avenir de notre planète. Leur document final est allé plus loin qu’on imaginait, mais reste toujours très insuffisant face aux défis devant nous. Cela m’inquiète beaucoup, mais je suis très reconnaissante pour cette expérience autour de la COP 21, qui m’a fait sentir le nombre de personnes engagées et leur énergie et détermination pour continuer leur travail magnifique pour changer les choses. Cela me semble notre vrai espoir. Je vous livre une citation d’Eleanor Roosevelt : « Il vaut mieux allumer une bougie que maudire l’obscurité. »

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