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Territoires Energétiques no 43

N°43 – 2015S6

Nous arrivons à un point de bascule : les énergies fossiles vont décliner, plus ou moins vite, et tout le monde en prend son parti. Ensuite, de quel côté allons-nous basculer ? Va-t-on nous rejouer jusqu’au bout l’air de « l’exception française », dont nous pouvons voir les méfaits dans bien des domaines ? Elle semble hélas bénéficier d’un large consensus dans notre classe politique, qui n’est sans doute pas étranger à la désaffection populaire pour la politique.

Les Saoudiens entrevoient la fin de l’âge du pétrole. (lien cliquable) Un analyste estime que l’évolution actuelle des marchés pétroliers est le résultat de la détermination des Saoudiens à garder la main dans la phase de décroissance inéluctable du pétrole dans laquelle nous sommes entrés, grâce notamment au développement des énergies renouvelables. Ils préfèrent vendre à plus bas prix une partie de leur pétrole que de voir d’autres acteurs en vendre cher à leur place, sachant que, à la fin, il en restera beaucoup dans le sous-sol : autant que ce soit chez les autres ! Il est également à noter que l’Arabie Saoudite s’est elle-même engagée dans un ambitieux programme d’énergies renouvelables.

Les centrales coûteuses sont un obstacle au développement des énergies propres. (lien cliquable) C’est un article tout à fait excellent, qui fait le point de notre futur énergétique. Il y est de nouveau indiqué, avec référence d’articles scientifiques (tout en anglais ou en allemand : sujet inconnu ou interdit en France), que le partage entre nucléaire et éolien/photovoltaïque est impossible : c’est soit l’un, soit les autres, qui prennent la part du lion, reléguant le « perdant » à la marginalité.

Et donc, chez nous, ce sera… (lien cliquable) le nucléaire, par la grâce des représentants de la nation que vous avez élus au cours des mois et des années. Le sénat, assemblée connue pour son dynamisme, va réussir à faire passer le projet de loi de transition énergétique pour la croissance verte pour une démarche d’une audace inouie, alors que, comme l’a encore récemment répété le ministre, il consacre la prédominance du nucléaire, avec un ensemble de trompe l’oeil remarquable. Mais ce n’était pas assez pour les sénateurs bien pris en mains par les nucléocrates. C’est ce qui s’appelle, une fois de plus, entrer dans le futur à reculons.

Et donc, demain plus que jamais, il faudra payer : (lien cliquable) 350 Euros/MWh ! c’est l’estimation du coût avec les réacteurs de nouvelle génération, faite par des experts, sur la base de données accessibles à tous. Bien sûr, l’auteur de l’article, un obscur expert australien, n’a aucune chance de devenir demain administrateur d’EDF ou d’AREVA, ni directeur au ministère, ni tous ces postes auxquels peuvent prétendre les membres de la cour des comptes et des commissions parlementaires qui nous enfument soigneusement en France (ils prétendent que ce coût est quatre à six fois plus faible, 60 à 90 Euros/MWh : une paille !). Il compte tout, sachant que, à la fin, il y aura ce que nous paierons sur nos factures d’électricité (la partie émergée de l’iceberg), et tout ce qui passera dans nos impôts, subrepticement : au point où nous en sommes !

Heureusement, il y a les territoires à énergies positive !  (lien cliquable) Deux cents douze sélectionnés, pour « verdir » la France, affirme le quotidien de référence et du soir. Les guillemets m’inquiètent, pour vous dire franc. Il y a comme un petit soupçon de démarche de « greenwashing » de plus, dans le contexte évoqué ci-dessus. Mais jouons cette carte au mieux : de toutes façons, ça ne pourra qu’aller dans le bon sens. Juste la question : jusqu’où ?

Rédaction : Marc Théry

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