Liens

Articles

Catégories

les Energethiques du Mené janvier 2013

Les Energéthiques du Mené

Territoire 100% Énergies Renouvelables



Lettre d’information n°41

Janvier 2013







Énergitorial

Transition énergétique ou simple transhumance ? Prophètes et bergers.

Une lecture récente a attiré notre attention sur les attitudes bien différentes adoptées par les divers pays de par le monde face à la problématique énergétique. Certains ont clairement repéré que le système actuel des énergies fossiles aura une fin, dans 20 ans, dans 50, tôt ou tard, et ils cherchent, dès maintenant, à se mettre en situation de retrouver un nouvel état stable où ils ne dépendront plus de ces énergies (matières carbonées ou fissiles). Ils sont engagés dans la transition énergétique, passage d’un état stable à un autre, bien identifié, comme les Hébreux ayant quitté l’Egypte en route vers la terre promise. Ils y consacrent une grande part de leurs moyens sans les disperser. Ce sont des pays sérieux, sans beaucoup de ressources fossiles, principalement en Europe germanique et nordique. Ils suivent des prophètes, comme Hermann Scheer, Rheinhard Koch ou Preben Maegaard qui, depuis des années, ont tracé des voies vers les 100% énergies renouvelables.

D’autres pays, notamment les émergents, comme la Chine et bien d’autres, sont aux prises avec les impératifs de la croissance qui sort leurs habitants des modes de vie ante industriels : ils sont donc contraints de faire flèche de tout bois, et sont à la pointe aussi bien dans les énergies fossiles et nucléaires que dans les renouvelables, pour essayer de reproduire, en quelques années le cheminement du modèle occidental, quoi qu’il en coûte pour l’environnement.

Enfin, il y a des pays développés qui suivent une route faite d’opportunités. Ils apparaissent comme des pragmatiques, pour lesquels un business est toujours bon à prendre et à sucer jusqu’au bout. Ce sont surtout les Anglo-saxons, qui passent des gaz et pétrole de schiste aux sables bitumineux, des forages en eau profonde aux rives de l’Arctique, du charbon à la biomasse intensive etc., sans état d’âme : business est leur mot d’ordre, et employment leur excuse. Ils ne sont pas en transition, mais en transhumance, comme le berger qui dans les vastes étendues antiques poussait sans fin son troupeau d’un buisson à une maigre prairie, ce qui a abouti par exemple, à la fin de l’empire romain, à la désertification de l’Afrique du Nord.

Mais qui sont aujourd’hui les bergers de cette transhumance des temps modernes ? La métaphore nous conduit à nous intéresser à quelques figures médiatiques qui prétendent montrer la voie aux peuples et auxquelles bizarrement on ouvre tout grand les tribunes, à grands frais (la prestation de Jeremy Rifkin à Rennes aurait coûté 30 000 €) et les portes des médias : naguère Al Gore, ancien vice-président des USA (mais il a vendu son business), Jeremy Rifkin ou, chez nous, Jean-Marc Jancovici. Si on examine par exemple le cas de Rifkin, bien sûr, son discours est très consistant et consensuel : qui pourrait aller contre la plus grande partie de ce qu’il défend ? Mais, en allant plus loin, on s’aperçoit que la fondation qu’il a créée et sur laquelle il s’appuie, Foundation on Economic Trends, est financée par d’autres fondations issues des grandes banques d’affaires américaines et de la famille Rockefeller, très engagée également dans la première entreprise du monde, le pétrolier ExxonMobil. On comprend mieux alors comment sont articulés les piliers de sa troisième révolution, et notamment la place faite à l’économie de l’hydrogène : rien ne se prêtera mieux à une reconversion toujours très profitable des groupes pétroliers et autres, au détriment de solutions plus « low tech », plus accessibles aux économies locales et souvent plus efficaces énergétiquement.

Les dépendances de tous ceux qui prétendent nous montrer la route sont vraiment une question centrale. On ne voit pas pourquoi le domaine de l’énergie échapperait à ce qui se passe ailleurs, comme par exemple pour le médicament, où se multiplient les exemples des méfaits de la symbiose entre les laboratoires industriels et les experts, avec la collaboration (pour ne pas dire complicité) quasi-totale de la presse. Bien sûr, on ne comptera alors pas directement quelques centaines ou milliers de mort, mais du froid l’hiver et de la misère face à des énergies devenues inaccessibles.








Bon plein d’énergies !


Sommaire

1.

Les énergies du  Mené
2. Les grands projets du Mené
3. Le monde de l’énergie
4. Chronique de la transition heureuse
5. Et moi, ce soir, demain, l’an prochain, dans cinq ans ?


1) Les énergies du Mené

Le Conseil Économique, Social et Environnemental Les élus du Mené au Conseil Économique, Social et Environnemental : En fin d’année dernière, MM. Jean-Pascal Guillouët et Jacky Aignel, respectivement président de la CC du Mené et vice-président chargé de la commission énergies ont été auditionnés par le CESE dans le cadre des travaux pour le grand débat national sur l’énergie. Le 8 janvier, MM. Jacky Aignel et Michel Fablet, vice-présidents, se sont de nouveau rendu à l’invitation du CESE pour assister à la présentation aux ministres Delphine Batho et Cécile Duflot des recommandations et avis du CESE en matière d’énergie : il y avait un peu du Mené dans ces réflexions.
Mise en place du ferraillage des fondations de l’éolienne n°6 Et du coté de l’éolien ?


  • Parc des landes du Mené : Malgré le temps… pluvieux, les travaux avancent, et ceux qui n’ont pas peur de s’embourber peuvent assister à la mise en place du ferraillage des fondations des éoliennes. Les voiries sont là, pour permettre le passage des camions lourdement chargés.Ce mois-ci, nous ne nous sommes pas « plantés » dans la boue, et nous avons des photos.

·        Et la suite : La demande de permis de construire du parc du Placis vert a été déposé en mairie de Saint Gouëno ; celle du parc de Langourla/Rouillac doit suivre. Côté études, trois projets sont en cours, à Saint Gilles du Mené, Le Gouray et Plessala, et la disparition annoncée des ZDE pourrait accélérer certains de ces projets. A l’issue de tous ces projets, et malgré la limitation de hauteur imposée par l’armée de l’air, nous atteindrons , sur le territoire de la Communauté de Communes, 30 machines, 24 MW, pour une production annuelle de 60 à 70 GWh. Et tout ne sera pas dit.





2 ) Les grands projets du Mené

Relâche ce mois-ci : « the bright future » se construit dans le Mené, mais il faut laisser du temps au temps. Nous avons de magnifiques projets en cours ou en instance, dont nous vous reparlerons dès que le paysage se sera dégagé pour eux. Par ailleurs, nous reprenons, de manière structurée, l’élaboration de notre plan, après une première période 2005 – 2013. Nous allons maintenant envisager 2013 – 2020, avec notamment au programme :

  • L’équilibrage du réseau électrique, puisque nous aurons bientôt 100% de notre approvisionnement assuré par les éoliennes
  • Les économies de chauffage dans l’habitat ancien, qui se pose dans des termes spécifiques sur chaque territoire
  • La mobilité : faire mieux et plus en consommant moins d’énergie




3 ) Le monde de l’énergie

Shinzo Abe, nouveau premier ministre du Japon Kashiwasaki-Kariwa, la plus grande centrale nucléaire du Japon, construite sur une faille sismique

Japon : pas facile de s’arracher à l’addiction nucléaire ! Après le drame de Fukushima, en 2011, dont il porte encore largement les stigmates, le Japon avait pris, avec son efficacité coutumière, la voie de la sortie du nucléaire. Nous en avons parlé à plusieurs reprises dans ces pages : réduction des consommations, développement des énergies renouvelables. Mais sans doute est-ce trop lourd et trop rapide. La balance commerciale du pays, traditionnellement fortement positive, a atteint en 2012 un record négatif, à cause de la baisse des exportations, fortement perturbées par les conséquences du tsunami, mais surtout par la hausse des importations de matières énergétiques, alors que la demande mondiale dans le domaine est en progression forte.

Cette difficile équation a provoqué, lors des dernières élections, le retour du parti libéral démocrate, dont un cheval de bataille est le retour au nucléaire. Certes, face au traumatisme de Fukushima, sa marge de manœuvre est faible, d’autant que l’on a découvert que certaines centrales étaient construites sur des failles sismiques et que, d’une manière générale, les mesures et règles de sécurité en vigueur dans les centrales japonaises étaient notablement insuffisantes. Mais on s’oriente là-bas vers le redémarrage de certaines centrales (alors que toutes sauf deux étaient à l’arrêt), et même la construction de nouvelles, comme l’a annoncé le nouveau premier ministre, Shinzo Abe. Du coup, l’action de la société Tepco est repartie en forte hausse… Il est à noter que les maires des communes où sont installées les centrales sont favorables au redémarrage, sauf peut-être ceux de la région de Fukushima, s’ils sont encore en vie… Il est clair qu’il est sans doute particulièrement dur de vivre avec une centrale à l’arrêt puis en démantèlement, quand elle a fait la prospérité locale : c’est vrai aussi en France ; on prend l’habitude du voisinage et on oublie les risques.


Le réchauffement de l’Antarctique : une réalité brûlante Ça fond aussi dans l’hémisphère sud : Mauvaise nouvelle. Nous nous préoccupons beaucoup de la fonte des glaces de la banquise polaire et de l’inlandsis (glaces continentales) du Groenland, que les compagnies pétrolières voient comme une bonne aubaine. Mais il se passe aussi des choses « de l’autre côté » : ce sont d’une part les glaces de l’ouest du continent antarctique qui fondent deux fois plus vite que l’on attendait ; et les glaciers andins qui eux aussi se réduisent à grande vitesse. C’est un symptôme de plus du réchauffement climatique, quelle qu’en soit la cause, avec son corollaire, la hausse du niveau de la mer. On parle de centimètres, voire de décimètres, mais il y a de la réserve : la fonte totale des inlandsis (principalement Antarctique et Groenland) et des glaciers de montagne produirait une hausse de 63 m du niveau de la mer !!! Rassurez-vous : ce n’est pas pour demain et… le Mené (la « montagne », en breton) n’est pas concerné, merci…
Retour en France : électricité et éolien en 2012. La consommation a augmenté (+ 2,1%), malgré la forte baisse de la consommation industrielle (- 4%, reflétant pour partie la décroissance de l’activité ). La production nucléaire et thermique a baissé, ce qui reflète la baisse de la disponibilité du parc nucléaire. Néanmoins, la France est restée exportatrice nette, en kWh, mais en €, l’information n’est pas donnée : la France a exporté dans les périodes de faible demande (prix marché faible), à cause de l’impossibilité de modérer à court terme la production nucléaire, et elle a importé dans les périodes de forte demande (prix marché fort). Le bilan financier serait intéressant, mais reste secret…


Notamment, l’Allemagne est redevenue exportatrice nette d’électricité vers la France, surtout en période de pointe, malgré la fermeture de ses centrales nucléaires et à la faveur de la très forte croissance de son parc renouvelable, notamment PV (+ 15 GW en deux ans : équivalent de deux tranches nucléaires) et de la compétitivité de sa production thermique (gaz et charbon…).

Nous n’en sommes pas là en France, où les renouvelables sont restés en panne en 2012, avec une franche contre-performance pour l’éolien : raccordements en baisse de 19%, mais néanmoins, un record de puissance en ligne le 27 décembre, 6 GW, soit 10% de la production ce jour-là. Espérons que le grand débat sur l’énergie remettra de repartir de l’avant. Il y a déjà quelques signes favorables, mais le régime de la douche écossaise qui prévaut en France dans ce domaine n’est pas très favorable.


4) Chronique de la transition heureuse

·         Réduction de la consommation globale et de charbon et gaz ·         Augmentation des énergies renouvelables Vestas, n°1 mondial de l’éolien, symbole du succès d’une volonté vitale



International Energy Competition

has its World Premiere in Denmark



Retour au Danemark, un pays où « c’est possible ».


Vous vous rappelez sans doute (peut-être ?) que nous nous sommes arrêtés il y a peu dans l’extrême nord de ce petit pays, autour du Folkecenter, région à côté de laquelle la Bretagne fait figure de Côte d’Azur, en matière de climat. Nous y retournons aujourd’hui, pour voir comment ce pays de 43 000 km² et 5,6 M habitants, soit à peine plus que la Bretagne historique (34 000 km² et 4,5 M habitants) mène résolument sa transition énergétique. Parce que l’objectif est clair, affiché par tous les gouvernements depuis des années : en 2050, le Danemark sera 100% énergies renouvelables, avec ses ressources propres. Et pourtant sa situation nordique, qui n’est plus très éloignée du cercle polaire arctique, ne le prédispose pas vraiment, parce que l’hiver, il y fait froid, beaucoup plus qu’en Bretagne : la température moyenne annuelle n’est que de 9°C à Copenhague, quand elle est de 12°C à Rennes ou à Nantes. Il est vrai qu’aujourd’hui, les consommations énergétiques pour cause de températures sont bientôt plus élevées l’été que l’hiver, avec les constructions héritées de l’âge des énergies fossiles.

En fait, comparant ce qui se passe là-bas et ici, nous avons été « interpellés » par l’existence d’une loi danoise, qui interdit la construction de parc éoliens si la population avoisinante n’en possède pas au moins 20% : ce n’est pas sorcier ; même un polytechnicien peut comprendre pourquoi ça marche chez eux, bien au-delà de ces fameux 20%. Il y a évidemment convergence d’intérêts, alors que chez nous, tout est fait pour attiser les oppositions.

En mars 2012, donc, un pas de plus a été fait avec un nouvel Accord sur l’Énergie, qui crée le cadre nécessaire au gigantesque effort d’investissement public et privé qui va permettre au pays de passer des quelques 25% actuels, tous usages et consommations confondus, à l’objectif de 100%, sachant que des parties du territoire y sont déjà. On y retrouve toutes les composantes de la démarche, balisée finement, année par année jusqu’en 2020 :

  • La réduction des consommations : – 8%
  • La part de l’éolien qui passe de 30 à 50% de l’approvisionnement électrique
  • La réduction de 25% de la consommation d’énergies fossiles
  • Et donc, le passage de la part d’énergies renouvelables de 22 à 35%.


Il ne s’agit là ni de promesses électorales, ni d’élucubrations de quelques technocrates planificateurs en chambre, mais d’éléments de synthèse, bâtis du bas vers le haut, à l’échelle de tout un pays et fondé sur les réalisations et perspectives des territoires et entreprises «  d’en bas », et mis en forme par le Ministère Danois du Climat, de l’Energie et de la Construction. Nous avons déjà rencontré ça, sous une forme un peu différente, en Autriche.

Inutile de dire que, compte tenu des résultats déjà acquis, le consensus national est total sur cette démarche et qu’il n’est pas à la merci d’un revirement politique et n’a plus besoin de grands débats existentiels.


Évolution du mix énergétique de la production d’électricité






5) Et moi, ce soir, demain, l’an prochain, dans cinq ans ? agir au niveau individuel

En raison de l’abondance des autres rubriques, au mois prochain !



nvierToute référence ou précision relatives aux articles ci-dessus pourra vous être

communiquée sur demande à la rédaction.

Rédaction: Marc Théry

Communauté de Communes du Mené

La Croix Jeanne Even – 22330 Collinée

02 96 31 47 11  / Fax : 02 96 31 47 27

energies@mene.fr

et nos archives sur http://energies.ccmene.fr


Les commentaires ne sont pas possibles.